Partageant l’humiliation des immigrés indiens dans les plantations du Natal en Afrique du Sud, Gândhî découvre le pouvoir de la non-violence et de la désobéissance passive. Mais c’est lors de son retour en Inde, à quarante ans passés, qu’il en perfectionne l’efficacité en appuyant son action par des marches protestataires, par le jeûne et la réclusion dans le silence de son ashram dans ses combats pour l’indépendance et l’unité de son pays et la défense des Intouchables.
Cette volumineuse biographie documentée et claire se lit facilement. Intelligemment émaillée de citations, elle replace l’histoire de Gândhî et de l’Inde dans le contexte international. Jacques Attali fait découvrir au gré du récit linéaire une personnalité complexe avec ses lumières fulgurantes et ses points d’ombre. Son intransigeance, ses positions ambiguës (envers Hitler et les juifs en particulier), les soupçons de scandales sur sa vie privée, ses initiatives parfois malheureuses sont pointés avec autant de subtilité que l’éclatante réussite de son action, de son charisme national et de son aura internationale. Une somme de qualité pour l’anniversaire des soixante ans de son assassinat.