Gangsterland

GOLDBERG Tod

Sal Cupertime est tueur professionnel pour le compte de la mafia de Chicago. Un vrai pro, efficace et discret, jusqu’à l’impardonnable bavure : il élimine trois agents du FBI. Une seule issue : disparaître. Départ pour Las Vegas en camion frigorifique, chirurgie faciale; lecture accélérée de la Torah et autres fondamentaux… Et voici David Cohen, le nouveau rabbin de la synagogue Beth Israël. Ses ouailles vont-elles s’y tromper ? Ses employeurs lui offrent-ils sans contrepartie une rédemption au soleil ? Le FBI ne va-t-il pas vouloir venger les siens ? Gangsterland respecte les codes du roman noir : un scénario classique, de la violence, du suspense. Une construction simple et efficace alterne deux axes narratifs, l’un consacré à Sal et l’autre à l’agent spécial Jeff Hopper qui s’est juré de le retrouver. Qui des deux hommes va gagner la partie ? Schéma connu. La saveur de ce roman vient d’ailleurs, de la métamorphose saugrenue du truand en rabbin d’autant plus drôle que Sal se prend parfois au jeu et trouve de la saveur à cet état de grâce imprévu. Dans cette peinture caustique du milieu juif américain, l’humour est au rendez-vous ! D’autant que, pour corser l’histoire, la sainteté du lieu est gangrenée de trafics macabres d’un cynisme hilarant. Même s’il laisse peu d’illusions sur les fondements moraux de la respectabilité, on s’amuse beaucoup des outrances de ce roman mené bon train. (C.B et M.-C.D.)