Une Ferrari volée a conduit tout droit Hugues, 15 ans, en prison. Ceux que l’on met en prison sont des enfants, et c’est un gamin paniqué qui doit partager la même cage que Jean, bête noire du lieu pour son passé de violeur, sa cruauté de désespéré, porteur du sida à 17 ans. Hugues doit se garder de tous : l’administration, pour avoir le nom du copain complice, n’hésite pas à faire du chantage avec la maladie (cancer) de sa mère ; Jean menace de la tuer si celle-ci ne procure pas à son fils la drogue qu’il devra refiler à son codétenu. Aucune protection à attendre des surveillants.
L’auteur a passé lui-même 17 ans derrière les barreaux. Il raconte « avec ses tripes » ce jeu sans fin du chat et de la souris. Ces instants où Hugues ne distingue plus la réalité du cauchemar sont décrits par un écrivain, aux images puissantes, aux formules lapidaires, et repris en brefs poèmes dé-ponctués en tête de chaque chapitre. Le roman est une réflexion très forte sur un système carcéral où les règles de survie sont la délation, le chantage, l’écrasement du plus faible, et qui ne pourra jamais remettre debout des jeunes délinquants. Petite note d’espérance, l’adolescent ne livrera jamais le nom de son copain…