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Garder le sens mais altérer la forme, « Aimer les mots, faire attention au monde »… Susan Sontag, femme de lettres et de coeur, remplissait encore ce programme lorsqu’elle mourut en 2004, en préparant ce recueil de préfaces littéraires et de discours prononcés lors de remises de prix. Célébrant la lecture, elle célèbre en même temps des écrivains qu’elle admire, Tsvetaïeva, Serge, Banti, d’autres encore. Une seconde partie, politique et journalistique, analyse les événements du 11-Septembre, la guerre en Irak, Abou Ghraib et Guantanamo, remettant en cause les initiatives de Bush. La dernière partie mêle littérature et histoire en montrant combien les grandes oeuvres contribuent à enrichir et rapprocher les cultures, et favoriser leur interpénétration. Souvent, ce type de publication, disparate par nature, peine à retenir jusqu’au bout l’attention. Ici, le lecteur est stimulé par la vigueur des opinions et l’originalité des analyses littéraires (est remarquable, en particulier, la réflexion sur la traduction).