Son pĂšre les a quittĂ©s : pour le retrouver, Gaspard fugue et part vers le sud. Suivi par un drĂŽle de chat au regard insistant, repĂ©rĂ© par le chauffeur du bus, il trouve refuge dans une ferme oĂč un jeune garçon, HonorĂ©, dĂ©cide de lâaccompagner dans son pĂ©riple. Chaque fois que Gaspard sâendort, une petite musique lui ouvre les portes dâun monde Ă©trange habitĂ© par des hommes-arbres, les « troncs » et Mamie, une matriarche tutĂ©laire, sorte de grand-mĂšre sorciĂšre un peu rebouteuse⊠Les interfĂ©rences entre le monde de ses rĂȘves et la rĂ©alitĂ© quotidienne sâaccumulent, tandis quâil poursuit sa galĂšre chaotique avec HonorĂ©.
Oscillant sans cesse entre rĂ©alitĂ© et imaginaire, le rĂ©cit se nuance progressivement de connotations psy plus ou moins clairement expliquĂ©es, gĂ©nĂ©rant un bel embrouillamini entre le motif de la fugue et lâĂ©volution psychologique du hĂ©ros Ă travers ses aventures rĂȘvĂ©es. Le monstre que Gaspard doit affronter, câest en fait la mort de son pĂšre, Ă laquelle fera Ă©cho brutalement, Ă la fin du livre, celle dâHonorĂ©, atteint dâune maladie incurable. Beaucoup de longueurs et des incohĂ©rences : au style ampoulĂ© de descriptions au vocabulaire compliquĂ©, sâenchaĂźne le ton argotique des dialogues. Sur le dĂ©ni du deuil, le roman, sensible et inventif au dĂ©but, se fait troublant, hallucinant parfois, presque morbideâŠ