Genie et Paul

SOOBRAMANIEN Natasha

Paul a cinq ans de plus que sa soeur Genie, mais celle-ci a mieux trouvĂ© sa place Ă  Londres oĂč ils vivent depuis qu’ils sont arrivĂ©s de l’üle Maurice, tout jeunes, avec leur mĂšre fraĂźchement divorcĂ©e. À vingt-six ans, Genie se rĂ©veille Ă  l’hĂŽpital aprĂšs une soirĂ©e mouvementĂ©e avec Paul et ses amis, ce dernier a disparu
  S’inspirant de façon un peu artificielle de l’histoire de Paul et Virginie, Natasha Soobramanien, elle-mĂȘme d’origine mauricienne, Ă©voque, dans ce premier roman, des vies dĂ©racinĂ©es. De nombreux allers-retours dans le temps, entre Angleterre et Maurice, retracent des existences minĂ©es par le mal du pays, le mal-ĂȘtre et les addictions, les relations compliquĂ©es entre demi-frĂšres, parents et amis de fraĂźche ou longue date. L’amour entre le frĂšre et la soeur est fort mais ne peut tout sauver ; le retour dans les Ăźles, dont l’ambiance est prĂ©gnante, haute en couleurs, non plus. Cette quĂȘte dĂ©sespĂ©rĂ©e du bonheur, d’un pays et d’un paradis perdu, serait plus Ă©mouvante si la narration trop dispersĂ©e et le style inĂ©gal, parfois un peu plat, n’en affadissaient l’intensitĂ©.  (V.A. et M.-N.P.)