Georgia

Venance est honnête et courageux, mais c’est un travailleur clandestin. Parti du Sénégal pour tenter sa chance en France, il enchaîne les petits boulots et mène une vie d’autant plus précaire qu’il évite les réseaux mafieux de certains de ses compatriotes. Un jour il croise Georgia, jeune droguée, qu’il recueille chez lui. Elle ne cesse de lui parler d’elle-même et de sa dérive en des termes qui trouvent un puissant écho en lui. Trop atteinte pour y répondre, Georgia le quitte poursuivant son errance. En cherchant vainement à la retrouver, il prend la mesure de sa propre solitude et sombre dans un délire libérateur mais fatal. L’histoire, malheureusement banale, de Georgia et de Venance reflète une connaissance aiguë du dangereux quotidien des sans-papiers. Ce premier roman, témoignage tragique portant également sur la défonce et les paumés en tous genre, noirs, blancs, arabes, est servi par une écriture forte qui, cependant, abuse d’images parfois poétiques et souvent outrancières. Surgit ainsi une vision unilatérale mais forte de l’irréductible décalage entre une France perçue uniquement à travers sa police et ses préfets et le monde complexe des migrants africains.