Georgiana Spencer épouse à dix-sept ans le duc de Devonshire, aristocrate terrien, deux fois plus riche que sa famille, individu peu amène… L’unique enjeu de cette union est d’offrir un héritier à la dynastie. Dotée d’un charme fascinant, Georgiana se lance dans une vie mondaine effrénée et s’érige en arbitre des élégances. Parallèlement elle devient l’égérie des whigs, parti d’opposition qui soutient le Parlement contre l’autorité monarchique. Aimée des hommes comme des femmes, elle frôle constamment l’abîme à cause de sa passion du jeu et de ses difficultés conjugales.
Cette biographie de l’aristocrate anglaise la plus représentative du XVIIIe siècle est abondamment documentée et nourrie d’extraits de lettres qui font vivre intensément les personnages. On y côtoie la cour d’Angleterre et celle de la France où la Révolution fait rage, suscitant les pires craintes. Les sentiments – amour maternel, filial, passionnel, jalousie – sont mis en scène avec enthousiasme et empathie. L’arrière-plan politique et historique est dessiné avec précision, faisant ressortir Georgiana, à la fois comme une figure féminine emblématique de l’Angleterre de l’époque et une figure en devenir de la femme politique moderne, bien avant les suffragettes… Deux arbres généalogiques et de nombreuses notes complètent cet ouvrage.
E.B. et A-M. D.