Illustrée de nombreuses photographies familiales, la biographie de René Roero Marquese di Cortanze, Conte di Calosso, Signore di Crevacuore, descendant d’une ancienne et aristocratique famille italienne ruinée, est l’oeuvre de son fils, auteur prolixe en quête de son passé (Assam, NB août-septembre 2002, Spaghetti !, NB novembre 2005). Rien d’exceptionnel n’ayant marqué cette existence, l’auteur s’étend longuement sur la personnalité de son père, courageux, rebelle, renfermé, cachottier, déroutant. Le goût du mystère de ce dernier provoque des hypothèses, voire des contradictions, dans l’évocation de son parcours militant, professionnel, sentimental. Grand fumeur, amateur d’automobiles, de corridas, de dessins, il eut à supporter une fin difficile : longues procédures de divorce, brouilles, séjours à l’hôpital.
Malgré des trouvailles d’écriture dans cette analyse filiale, où l’imaginaire voisine avec le réel, le récit de Gérard de Cortanze dégage une impression de vacuité que ne comblent pas ses considérations politiques, sociales, littéraires en marge du sujet principal.