Quatre nouvelles. Quatre monologues. Années 2011-2012, quatre hommes se racontent. Le premier a assassiné puis violé une jeune fille en 1974. Le second, dont la violence est immense et incontrôlée, entend des voix. Le troisième, qui a beaucoup joué aux petits soldats, se déclare raté pour n’avoir jamais concrétisé ses fantasmes. Le dernier, Soluto (le seul à se nommer et qui porte le même pseudonyme que l’auteur), après avoir affiché son art de la drague, passe à l’acte. Soluto, dont Glace sans tain est le second livre, est peintre et dessinateur par ailleurs ; il excelle à tracer par touches vigoureuses des portraits d’homme, obsédés d’eux-mêmes, qui se dévoilent avec autant de cynisme que de brutalité. D’où sortent ces histoires, pourquoi les raconter avec « les bouts de vie en forme de cul-de-sac qui vont avec », s’interroge un des personnages. Pour le plaisir de donner vie à un monde glaçant d’où toute émotion est exclue, où l’instant est roi, pour se divertir et, jouant goulûment avec les mots, composer des récits aussi percutants que misogynes.
Glaces sans tain
SOLUTO