À Banff, petite ville canadienne des Rocheuses, trois jeunes hommes vont partager quelques journées intenses. Au cours de conversations passionnées, copieusement arrosées, chacun raconte son histoire. Daniel Atias a ressenti douloureusement l’éclatement de son pays, la Yougoslavie, il se sent dépouillé de son identité. Matulic, fils d’immigrés, a voulu connaître la Croatie de ses ancêtres après l’indépendance. Il y a découvert une haine et une violence qu’il ne soupçonnait pas. La révélation du passé trouble de son grand-père, complice des Oustachis, l’a profondément perturbé. Le troisième est un peintre canadien, c’est lui qui raconte ces journées brûlantes de discussions sur l’identité, la culpabilité collective, la notion de patrie, et le drame final. L’auteur est serbe et vit au Canada. Peut-être regrette-t-il, comme Daniel Atias, non ce qui fut « mais ce qui aurait pu être ». Ce livre subtil, en forme de long monologue, est le reflet d’une tragédie qu’il a vécue, mais sa forme confuse dissuadera certains lecteurs… Un thème déjà présent dans ses derniers romans, L’appât (NB avril 1999) ou L’homme de neige (NB février 2004).
Globe-trotter.
ALBAHARI David