Gloria, 26 ans, a quatre frères en vie qu’elle voit rarement, un mort, son préféré, disparu en mer. Elle vit chez sa tante depuis l’été de ses 6 ans, quand un accident a mutilé son père, et l’a traumatisée au point qu’une amnésie couvre cette période. Photographe, elle a décidé d’immortaliser le processus de destruction du Museum d’histoire naturelle de la ville, fascinée par le bâtiment et son contenu. Arthur, riche héritier et peintre, a entrepris de peindre tous les animaux de la galerie. Ils tombent amoureux. Comme son amnésie l’encombre de plus en plus, Arthur manœuvre en coulisse afin que ses frères lui apprennent la vérité sur l’accident. Dont elle est peut-être responsable….
Le roman met en scène une galerie de personnages originaux et attachants, funambules d’une existence fragilisée. Une très jolie écriture, sensible, suggestive, les accompagne, sinueuse et fantasque comme les pensées, et habile à ouvrir sur l’imaginaire et le fugace. Le sauvetage du Museum de l’oubli par l’entremise de l’art est la parabole des propres efforts des héros d’éclaircir et compenser leur passé douloureux. Car le roman parle aussi de souvenir, de responsabilité et de culpabilité. L’autrice crée un univers à la fois familier et à part, un monde de failles et d’équilibristes, sombre et lumineux, miroitant de vie, accueillant, dans lequel il faut se laisser glisser. (M.D et A.-M.D.)