Il vient de la planète Bleu, où tout est paisible, ordonné, contrôlé, sans surprises ni émotions. Il débarque sur Terre pour 24 heures, dans un corps choisi au hasard: celui d’un skateur vu en couverture de magazine. Il se choisit un nom, Ashok. Il aimerait retrouver Mister Paprika, son ami disparu, le seul à avoir un peu de fantaisie sur Bleu. Il glisse sur son skate, compare ce monde chatoyant et vibrant avec le sien, rencontre des terriens plus ou moins bien intentionnés; surtout une, Lili, qui fait battre son coeur. Avec son aide, il essaie de retrouver sa montre spéciale, qui lui a été volée.
Cette fable d’un étranger qui pose un regard neuf et décalé sur notre monde est d’un principe classique et éprouvé. La narration est légère, émaillée de trouvailles amusantes ou poétiques. On ne peut qu’adhérer à la morale (cliché) de l’histoire: mieux vaut être jeune, libre, amoureux et faire de la musique dans un monde incertain que de vivre uniformisé dans un monde figé. Mais, contrairement à Gagji ! (LJA/NB mai 2008), l’ensemble est trop artificiel pour séduire. Les personnages sont désincarnés, sans épaisseur, les péripéties apparaissent gratuites, la tension dramatique est inexistante, et on se désintéresse rapidement de ce qui peut arriver à Ashok.