Good night, Djerzi !

GŁOWACKI Janusz

L’Oiseau bariolé paraît à New York en 1965. Jerzy Kosinski, né en 1933, y relate les souvenirs macabres d’un enfant juif polonais – lui-même ? – pendant la guerre. Un prodigieux succès propulse l’écrivain naturalisé américain à une gloire internationale d’autant que la Shoah est encore très proche. La découverte de la mystification et du plagiat font scandale ; il n’est plus qu’un mythomane plongé dans le monde du sexe, de l’alcool et de la drogue. Instigateur d’un film sur cette vie délirante, le narrateur propose à un producteur allemand un scénario qui ferait émerger quelques fragments de vérité sur Kosinski avant son suicide en 1991. Ce roman, nullement linéaire et difficile à suivre, offre plusieurs niveaux de lecture. Janusz Głowacki, compatriote du héros, instille, sans jugement, ses propres réflexions dans cette histoire qu’il conduit à la première personne et dont les multiples intervenants dialoguent sans apporter de révélations notables sur ce mystificateur flamboyant et insaisissable. S’y ajoutent hallucinations, fantasmes, passages oniriques qui opacifient encore la narration. Cette biographie romancée éclatée, confuse et irritante, attachante aussi, présente un panorama intéressant des milieux branchés new-yorkais dans les années 1970-1990 et une approche lucide de la société américaine.