Goya

La longue vie de Goya (1746-1828) a été assombrie par de nombreuses épreuves personnelles et nationales. Après une période brillante comme peintre officiel de la Cour, il tomba gravement malade vers la cinquantaine et resta définitivement sourd. Il fut alors assailli de visions atroces, thèmes de ses gravures les plus tragiques. Ce fut ensuite l’invasion de l’armée napoléonienne et la répression qui lui inspira le célèbre « Tres de Mayo ». Peintre, graveur, lithographe, il travailla avec acharnement jusqu’à sa mort.  Littéralement habité par son sujet, l’auteur décrypte le parcours de Goya grâce à une interprétation très documentée de son oeuvre. Dans un style lyrique, passionné, il s’identifie à lui comme un comédien à son personnage, dresse le décor, le peuple des acteurs qui ont entouré le grand homme. Il réalise ainsi un ouvrage impressionnant certes dense, mais très intéressant. Claude-Henri Rocquet, poète, écrivain, expert en matière d’art (Vincent van Gogh jusqu’au dernier soleil, NB février 2001), voit en Goya le père de la peinture moderne, celui qui a osé dissocier art et beauté.