Grâce leur soit rendue

NOBÉCOURT Lorette

Roberto et Unica forment, à Barcelone, un couple d’écrivains qui fuient, après le Chili de leur enfance, toutes les conventions sociales. Femme incandescente et auteur passionnée, qui ne peut vivre dans l’usure du quotidien, Unica retrouve, après la naissance de leur fils, les démons tapis jusque là dans l’ombre de son bonheur. Devenu adulte, Kola se rend au Chili pour appréhender son destin au travers de celui de sa famille.

 

Si une place importante est accordée à la littérature, ce qui sous-tend le récit, outre la soif de liberté individuelle, c’est la part d’ombre et de souffrance ancrée dans des personnages qui s’épuisent dans un combat perdu d’avance. S’y mesurent la fragilité d’un bonheur construit sur des ruines et la lente déréliction d’un esprit hanté par une faute. Lorette Nobécourt (L’usure des jours, NB avril 2009) tient à la pointe des mots le souffle de ses personnages et enveloppe d’une écriture ample la vie qui les déborde dans une première partie à la fois lumineuse et crépusculaire. Consacrée au fils, la seconde moitié du récit invite moins à l’émotion en prêtant au jeune homme désinvolture et arrogance dans une quête qui s’étire en longueurs.