En 1983 Elvis Oke, jeune Ibo de seize ans, survit tant bien que mal à Lagos, échoué dans un bidonville et pratiquement abandonné à lui-même. Son prénom, choisi par sa mère décédée, l’a incité à devenir fan d’Elvis Presley. Il s’inspire de sa musique et de sa danse pour tenter de gagner quelques dollars.
Le récit de ses aventures dans la capitale est entrecoupé de retours en arrière aux temps insouciants de son enfance dans la brousse. Les liens familiaux, l’amitié et la solidarité soutiennent ces exclus. La narration est vivante, souvent tendre, même picaresque. À Lagos il est partagé entre délinquance et action politique. Il est confronté à des atrocités : arrestations arbitraires, tortures, exécutions sommaires, pire encore, à un trafic d’organes avec sujets vivants. Il n’a d’autre issue que d’émigrer aux États-Unis, peut-être vers le Graceland d’Elvis Presley. Chaque chapitre débute par une recette culinaire extraite du cahier de sa mère et par une référence symbolique à la noix de Kola qui adoucissent ce terrifiant et fascinant portrait d’un Nigeria post-colonial en proie à d’effroyables convulsions.