Grand Manila est le nom d’un café où les ouvriers de Sauda, un port de déchargement de minerai en Norvège, se retrouvent à la fin de la journée. Toute l’activité économique de cette petite ville est tournée vers le transbordement de différents matériaux et leur transformation. Propriété de Union Carbide Corporation, les terminaux vivent au rythme des arrivées des navires et des ouvriers en provenance de Suède ou de Finlande. Les destins individuels sont étroitement liés à la cadence des wagonnets, du début du XXe siècle à nos jours.
Romancier norvégien, Kjartan Fløgstad s’inspire du réseau planétaire de UCC pour relater l’histoire de la fonderie de sa ville natale et des hommes qui l’ont fait vivre sur plusieurs générations. Ce n’est ni vraiment un roman ni vraiment une thèse. Entre vies imaginées et destins réels, il est difficile de suivre le devenir des uns et des autres. Sa démonstration selon laquelle une multinationale est indifférente au contexte historique et social n’est pas convaincante par manque de fil directeur et de concision. Et l’ennui domine.