Lors d’un mariage, Freddy, 11 ans, est entrainé à l’écart par un oncle qui mettra fin à son insouciance. Ophélie et Arthur, des jumeaux, sont chacun de leur côté victimes d’inceste par un homme très influent et de violences sexuelles par Freddy lui-même, devenu adolescent. Les enfants sentent leurs têtes se détacher de leurs corps, les feuilles d’arbre meurent autour d’eux, ils ont honte, deviennent violents, veulent disparaître, mais ne dénoncent pas car sur cette île inconnue une usine avale les cris des enfants victimes de violences sexuelles et les prive de leur parole, les réduisant ainsi au Grand Silence.
Ils pourront heureusement compter sur une alliée inattendue pour les aider à rendre leur mutisme assourdissant et pour que le monde les entende enfin.
Dans ce conte coloré pour adulte, Théa Rojzman choisi d’aborder le lourd sujet de la pédocriminalité. La volonté de l’auteure était de livrer un roman graphique puissant, dénonçant ce fléau tout en permettant au lecteur de prendre un certain recul pour lui faire comprendre la détresse des victimes sans que cela ne devienne insoutenable pour lui.
Le scénario est parfaitement servi par des dessins dont la symbolique va au-delà des mots, et qui permettent de dévoiler ce qui n’est pas dit.
Quelques pages didactiques donnent un état des lieux chiffrés et surtout la vision de l’auteure pour qui rien n’est perdu et qui propose des « solutions » à ce problème collectif.
Il est nécessaire de briser le silence, de remplir toutes ces bulles blanches vidées de leur texte et de détruire ce système de Grand Silence. Comme le dit Maria : « Ça suffit, maintenant » !
(CN-MV)