Granny Webster

BLACKWOOD Caroline

Adolescente, la narratrice, dont le père est mort en Birmanie, est envoyée en convalescence chez son arrière-rand-mère paternelle dans une grande et sinistre maison près de Brighton. Pendant deux mois, elle partage l’existence de cette terrifiante aïeule, pingre, rigide, enfermée dans un mutisme quasi-permanent, servie par une vieille domestique bossue et borgne. Quelques années plus tard, ses conversations avec sa tante suicidaire, puis avec un ami de son père lui font découvrir les dégâts causés par la vieille dame sur sa descendance et, en particulier, le tragique destin de sa grand-mère, devenue folle…

 

Issue d’une riche famille anglo-irlandaise, Caroline Blackwood (1931-1996) a laissé de nombreux récits, tous marqués par une peinture noire et cruelle de son milieu social. En témoigne ce court roman, sans doute en partie autobiographique, publié en 1977 et retenu pour le Booker Prize. À travers deux portraits de femme saisissants, la romancière épingle la haute société anglaise d’avant guerre, l’austérité des mentalités de l’époque, puis l’atmosphère d’après-guerre. Le style, sobre et rigoureux, sert efficacement l’humour sombre et grinçant, mais parfois d’une drôlerie irrésistible, avec lequel elle croque personnages et situations. Un petit régal au parfum d’antan !