Griffintown

POITRAS Marie Hélène

Griffintown, un centre équestre à la périphérie ouest de Montréal, rouvre ses portes à la belle saison dans un secteur convoité par la mafia. Celle-ci détient déjà le trafic des calèches à touristes du Vieux-Montréal, hébergées dans l’écurie. Chevaux et main d’oeuvre – cochers, palefreniers, commissionnaires – s’y retrouvent après leur éparpillement hivernal. La disparition du dirigeant sème la zizanie. La vie quotidienne s’écoule, chaotique, influencée par le passé trouble des individus et les rapports entre animaux et hommes dans leur activité professionnelle et leurs échanges affectifs. Amour, mort brutale, sentiments fusionnels jalonnent le récit jusqu’au drame final. L’imagination fertile de la journaliste canadienne trouve matière à s’épanouir dans cette peinture surprenante d’un milieu social fermé. Les participants à cette aventure basée sur une créativité continuelle sont le terreau d’un récit qui se focalise sur des destins improbables. L’écriture, qui livre des secrets en masquant leur existence jusqu’à la limite de l’incompréhension, peut paraître déroutante, mais se révèle prenante au fur et à mesure que les éléments suggérés du puzzle sont mis au jour. Personnages truculents, peinture du monde équestre et un piment de culture amérindienne composent un savoureux petit roman dont Montréal est un personnage à part entière.