Ă New York, une Ă©cole oĂč se pressent les enfants ; parmi eux, un petit garçon solitaire, identifiable Ă sa mĂšche sur le front. Sur le rebord de la fenĂȘtre, ce jour-lĂ , un oiseau le suit Ă la sortie de la classe et mĂ©tamorphose sa journĂ©e : un gĂąteau partagĂ©, en flĂąnant dans les rues, le bateau Ă voiles qui vogue sur le bassin, lâoiseau perchĂ© au sommet, le plaisir de musarder dans lâherbe jusquâau moment, quand le soir tombe, oĂč il faut rentrer et traverser la partie sombre du parc, celle des mauvaises rencontres.
Câest lâhistoire sans paroles dâune amitiĂ© Ă la PrĂ©vert, tendre et silencieuse : les moments lumineux alternent avec les scĂšnes sombres, en un tempo Ă©quilibrĂ©Â qui rĂ©serve pour le dĂ©nouement la note claire de « lâenvol » de lâoiseau. Les demi-teintes exploitent la palette de la bichromie, sans aucune monotonie. La mise en pages opte pour un style BD : les lignes noires dâencadrement dĂ©coupent le scĂ©nario en vignettes parfaitement lisibles ; leurs cadrages variĂ©s dynamisent le rĂ©cit. Le personnage central, gĂ©omĂ©trisĂ© Ă lâextrĂȘme, nâen est pas moins particuliĂšrement expressif. Un album dĂ©licat, dĂ©diĂ© Ă Audubon qui aimait, lui aussi, les oiseaux.