On commence par la triste histoire, en 1992, du lieutenant Tchikhoria, Géorgien de l’armée russe, en permanence dans des situations impossibles pour empêcher un bain de sang entre Ingouches et Ossètes. Pénurie et directives contradictoires lui font envisager une démission de l’armée quand il meurt transpercé par un rayon de bicyclette. Suivent quinze nouvelles évoquant les réactions des officiers et des soldats russes devant des situations dramatiques ou absurdes allant de l’anecdote tragi-comique aux trafics, compromissions, trahisons, suicides ou à la capture sanglante d’un chef rebelle tchétchène. Enfin, à partir d’épisodes vécus, une vingtaine de chroniques de guerre racontent les ravages de la vodka, le défoulement des fêtes réussies ou ratées, enfin, l’inhumanité terrible de toute captivité. Âgé de quarante-cinq ans, l’auteur, colonel russe et journaliste, a couvert depuis vingt ans les guerres de son pays, de l’Afghanistan à la Tchétchénie. Réels ou imaginaires, ses récits traduisent, avec une grande liberté d’esprit, les horreurs de la guerre, l’irrationalité des comportements et les conséquences douloureuses d’événements inopinés ou accidentels, dans un monde d’inorganisation et de dénuement. Lecture souvent captivante.
Guerre et vodka.
TUTUNNIK Serguei