La vie nocturne, les bars, le sexe, le trafic de voitures volées : le triste quotidien de certaines banlieues tourne parfois au drame et les deux policiers Black Jacket et Lait de vache (Sarcelles Dakar ; LJA Novembre 2006), chargés d’enquêter sur un accident de la route suivi de délit de fuite, ainsi que sur la disparition d’une jeune fille, verront les deux événements subtilement imbriqués avec d’autres conséquences dramatiques en prime.
Sur fond de polar où réapparaît la « bande » des livres précédents, le roman est une réflexion sur la ville qui brille de mille feux, séduit et dévore des jeunes gens en manque de repères, de mises en garde. Le sexe, la drogue, la petite délinquance entraînent inexorablement vers le trottoir, la criminalité. Chant d’amour et cri de haine envers cette ville séductrice et traître, cri d’amour désespéré aussi d’un « grand frère » pour une jeunesse en danger : l’intrigue en devient presque secondaire, avec sa crudité de langage, ses allusions à l’actualité telle que l’élection d’Obama, un léger mélange des genres avec un épisode de science-fiction. Les passages de vraie littérature irradient d’une beauté violente et laissent le lecteur époustouflé devant un tel talent. Il se prend à rêver d’un livre qui ne rassemblerait que des textes de cette qualité, sans intrigue romanesque typée banlieue, un peu à la manière de C’est beau une ville la nuit de Richard Bohringer .