Gulliver est accueilli, après avoir fait naufrage, par de tout petits hommes ! Conduit, manu militari, à la cour du roi, « l’homme-montagne » fait sensation : une montre énorme, un pistolet, voilà qui mérite le respect, voire la vénération, comme sa puissance de travail et l’efficacité du soutien militaire dont il fait, sans mal, bénéficier ses hôtes. Mais son entretien coûte cher. Alors que faire ?
Cette adaptation japonaise d’un épisode du roman de Swift a beaucoup de charme : le récit que fait le héros de son aventure a la fausse naïveté qui s’impose. Il nous fait vivre, par de menus détails, une rencontre extraordinaire qui ne peut tourner qu’à son avantage ! À l’arrière-plan, très discret, le regard critique et désormais classique sur le choc des cultures enrichit le propos sans peser. La finesse de l’illustration à l’aquarelle, la précision des détails (vêtements, armement, flotte…) ancrent le texte dans une fiction historique séduisante et donnent envie de prendre son temps dans la découverte d’un Lilliput qui ne dit pas son nom.