Les trois enfants choisis représentent chacun une ethnie du Rwanda. Guy-Noël est tutsi et habite à Kigali ; sa famille, en exil au Burundi depuis 1962, est revenue après 1995. Victor est hutu et habite dans un village ; son père est en prison, en attente d’un jugement, car il a participé aux massacres de 1994. Flore est twa, une ethnie isolée qui vit dans la forêt, dont le mode de vie semble ne pas avoir évolué depuis des siècles. Le livre évoque largement les origines du génocide de 1994, avec la politique du colonisateur belge puis la culture de la haine instituée quasi depuis l’indépendance en 1962, et ses conséquences. Il insiste sur la volonté de paix et de réconciliation qui irrigue aujourd’hui la société, message d’espoir pour le futur.
Le mélange politique/vie quotidienne ne prend pas très bien : il est difficile de se passionner pour les traditions et rites après les chapitres sur les massacres. Le livre est néanmoins intéressant, relativement complexe et éclairant sur un pays que l’on imagine toujours sinistré et des événements mal connus en dehors des aspects sensationnels, et montre que l’on peut surmonter une histoire effroyable. 9-10 ans.