1986. Tomás, qui habite New York, revient en Argentine pour la première fois depuis dix ans. Il faisait partie des « disparus » de la dictature argentine. Il revoit Isabel, son amour d’adolescence et de jeunesse, et le Colonel, qui lui servit de père de substitution et lui permit de fuir en 1976. Tous deux sont des fantômes. Le Colonel lui propose de ramener Isabel à la vie, en plongeant dans le royaume des morts pour revivre son passé et, peut-être, y modifier certains choix.
Fondé sur le mythe d’Orphée, le roman est d’une richesse extraordinaire. Il nourrit un long suspense sur les actes de Tomás (Fut-il tortionnaire ? Quand et comment a-t-il trahi ?) qui maintient la tension jusqu’aux dernières pages. La construction en va-et-vient dans le temps s’enrichit du recul du héros qui revisite son passé avec une vision élargie. Le mélange de passé et de présent, de réel et d’onirique, crée un climat très particulier. Ce vaste « Si c’était à refaire » propose une réflexion profonde et subtile, très humaine, sans dogmatisme, sur les choix -contraints- que l’on fait en temps de guerre, les regrets et les remords, la difficulté à savoir si l’on a eu raison… (M.D. et J.G.)