Dans la Vienne conformiste et dĂ©jĂ antisĂ©mite de 1900, les premiĂšres mesures dissonantes dâArnold Schönberg se font entendre. Le compositeur dâorigine juive, converti au protestantisme, a accĂšs aux salles de concert, mais ses oeuvres, jugĂ©es trop novatrices, sont rejetĂ©es, huĂ©es, honnies par le public. La critique recourt au matraquage systĂ©matique, mais rien ne le dĂ©tourne de sa voie et des recherches qui lâabsorbent corps et Ăąme. Il trouve un peu de consolation en enseignant Ă de jeunes Ă©lĂšves douĂ©s, Berg et Webern, ses admirateurs et fidĂšles disciples. AprĂšs un premier roman Ă©voquant Louis-Ferdinand CĂ©line, Clichy (NB octobre 2013), Vincent Jolit sâattache Ă une autre grande figure du XXe siĂšcle, celle dâArnold Schönberg qui a rĂ©volutionnĂ© avec le sĂ©rialisme dodĂ©caphonique lâĂ©criture musicale. Il brode sur la vie privĂ©e et dĂ©crit les difficultĂ©s du musicien, qui sâĂ©teint â encore peu compris â en 1951 aux Ătats-Unis oĂč il sâest exilĂ© pour fuir le nazisme. GrĂące Ă des anecdotes lâauteur brosse cette existence au sein du bouillonnement artistique de lâĂcole de Vienne, mais son ton â Ă la fois familier et un peu affectĂ© â dâobservateur Ă©clairĂ© dâaujourdâhui, peut lasser.
Harmonie, harmonie
JOLIT Vincent