Harold

EINZLKIND

Lorsqu’il perd inopinément son travail de commis boucher au supermarché, Harold est embauché bien malgré lui par sa nouvelle voisine, mère célibataire, pour s’occuper de Melvin, après la classe. Le baby-sitter improvisé est vite débordé. Le duo est parfaitement désassorti : un homme simplet, un peu étrange, régulièrement suicidaire et un collégien de onze ans surdoué et manipulateur. Melvin, à la recherche de son père, convainc Harold de se lancer sur les routes pour aller rendre visite à cinq géniteurs éventuels. Ils ont sept jours devant eux. Un écrivain-mystère se cache derrière le pseudonyme Einzlkind. On sait seulement qu’il est allemand, quadragénaire et professeur de philosophie. Pourtant son premier roman se passe en Grande-Bretagne, et le ton de fantaisie grinçante rappelle celui des grands humoristes anglo-saxons. Le personnage du héros adulte benêt est mis en valeur par opposition à celui de son jeune acolyte très peu enfantin. Le rythme hellzapoppinesque de leurs aventures est soutenu jusqu’à la fin au détriment de la sensibilité qui ne pointe que dans les toutes dernières pages. Un tour de force d’écriture burlesque qui laisse peu de place à l’émotion et qui peut lasser par son côté systématique.