Après l’enterrement d’un ami sexagénaire, bon vivant dont il vient de prononcer l’éloge funèbre, Harold dresse le bilan de sa propre existence. Une vie rangée, un statut de retraité à l’abri du besoin, une vie de couple satisfaisante… Que demander de plus ? Est-il passé à côté de quelque chose ? Profitant de l’absence de sa femme, il décide de sortir de sa « zone de confort ». Cette histoire d’un Américain moyen du Middle West, citoyen et mari modèle, menant une vie « délicieusement ordinaire », qui fait une crise de la soixantaine, décidant d’explorer son côté obscur et transgressif, paraît bien surfaite. Subitement transformé en « bad boy » de façon peu crédible, le héros s’adonne à l’alcool, à la drogue, au sexe et à la violence, vivant une aventure rocambolesque avec une prostituée, entouré d’une galerie de personnages, à la limite du cliché. Une façon de pointer, sans grande finesse, l’Amérique puritaine, la société, le couple et la famille. L’écriture sans fioritures, le style corrosif et l’humour sous-jacent sauvent cependant la mise. Mais Borowitz broie du noir (NB décembre 2016) était plus convaincant sur un thème un peu similaire. (R.C.G. et M.-N.P.)
Harold Cummings prend la tangente
SIDLEY Steven Boykey