Lamia est une femme libre, indépendante, pédiatre à Alger, ce qui est déjà difficile à assumer dans un pays où règne encore la peur des fanatiques islamistes et de la police, où les femmes sont contraintes au silence et où les jeunes comme son frère rêvent de prendre la route des « harragas », ces fuyards en quête d’un avenir mirobolant et libre. Lamia voit débouler un soir une tornade déjantée, fofolle, débordante de vie et d’insouciance, enceinte de surcroît, Chérifa. Sa vie solitaire et bien réglée en prend un coup mais son espoir d’un avenir meilleur renaît.
On retrouve ici la virulence et l’humour des précédents romans de Boualem Sansal : Le serment des barbares (N.B. nov. 1999) et L’enfant fou de l’arbre creux (N.B. nov. 2000). La poésie et la profusion d’émotions qui se bousculent chez Lamia, partagée entre son amour blessé pour son pays et la ville d’Alger et sa tendresse pour Chérifa en font un livre pacifié et très attachant.