Un manuscrit datant du XIVe siècle a été retrouvé à l’abbaye de Clairvaux. Il est l’oeuvre d’un bibliothécaire qui aurait copié des extraits d’une correspondance privée entre un homme et une femme, écrits remontant à la première moitié du XIIe siècle. Les noms, dates et détails personnels ont été supprimés par le copiste. S’appuyant sur le contenu et la formulation des missives, certains chercheurs les attribuent à Héloïse et Abélard. Le maître célèbre et sa brillante élève ont échangé lettres et poèmes, sont devenus amants, ont été plusieurs fois séparés, ont connu brouilles et réconciliations, schéma qui apparaît en filigrane à travers les textes trouvés. L’ouvrage se présente en cinq parties : origine du manuscrit, reconstitution de l’intrigue, les cent treize lettres ou poèmes en français, les mêmes en latin, les raisons de les attribuer au couple d’amants le plus célèbre de l’époque.
Bien structurée, rédigée de façon claire, cette étude de documents se lit sans difficulté, mais la correspondance des amants, rendue hermétique par les coupures et débordant de joutes intellectuelles et précieuses, intéressera surtout les spécialistes de littérature médiévale.