Heptaméron avec chardonnay

OBERLÉ Gérard

Un professeur s’invente un passé politique et même un poste de chef de gouvernement. Une femme, déçue que l’écrivain qu’elle admire ne réponde plus à ses lettres, lui fait cadeau d’un gâteau et d’une liqueur empoisonnés. L’entente harmonieuse d’un couple de retraités cache un mystère : le mari a-t-il vraiment pardonné l’adultère de sa femme ou a-t-il tué son amant ?  Une fidèle lectrice, partant en cure thermale pendant sept jours et redoutant l’ennui, demande à Gérard Oberlé s’il peut écrire la suite de Bonnes nouvelles de Chassignet (NB avril 2016), en s’inspirant de L’Heptaméron, ouvrage de Marguerite de Navarre. Il y met à nouveau en scène les deux principaux personnages : bien souvent, il n’y a pas matière à une histoire, mais la cocasserie et les « goguenardises » tant appréciées sont là. C’est brillant, distrayant, la bonne cuisine met l’eau à la bouche et les grands crus égaient la conversation. Le rude Morvan se pare des plus beaux atours tant le style recherché, le vocabulaire mâtiné de vieux français et les références littéraires enchantent et parfois lassent. Même si l’excès du propos peut agacer, on peut être ébloui par une telle compagnie.  (B.D. et M.-A.B.)