En 1939, un paquebot chargé de Juifs fuyant l’Allemagne accoste à La Havane. Daniel, déjà sur l’île avec son oncle, y attend ses parents. Ils ont prévu de payer leur droit d’asile avec une toile de Rembrandt. Mais le bateau est refoulé vers l’Europe et les passagers finissent en camp de concentration. Quant au tableau, il a disparu… jusqu’au jour où il est mis aux enchères à Londres, en 2007. Elias, le fils de Daniel, aidé par Conde, ancien policier cubain, tente d’éclaircir le mystère qui entoure cette toile… À partir d’un fait réel – le paquebot en route pour Cuba – Leonardo Padura (Les Brumes du passé, NB octobre 2006) construit un roman très touffu et complexe dont le scénario se déroule sur trois époques : Cuba en 1939, Amsterdam au XVIIe siècle dans l’atelier de Rembrandt, et le Cuba d’aujourd’hui. Les trois histoires sont étroitement imbriquées. Ambitieux, passionnant, un peu long, ce roman à l’écriture foisonnante et colorée restitue à merveille l’atmosphère cubaine passée et présente. Le thème de la difficile affirmation de la liberté humaine s’impose à travers la relation des Juifs à la peinture au XVIIe siècle et les difficultés actuelles des jeunes Cubains.
Hérétiques
PADURA Leonardo