Gabriel vit depuis quinze ans avec Vincent. Incertain et tourmenté, il reste hanté par la haine que lui vouait sa mère. Cadre dans une grande entreprise, confronté à l’hostilité ouverte ou latente de certains collègues, il se sent très proche d’une secrétaire que son fils terrorise. Il se reconnaît dans cette femme en butte aux brutalités inacceptables qu’elle accepte pourtant. Quand le hasard le met en présence de l’adolescent, il trouve soudain le courage d’affronter enfin la violence d’autrui, et il met sa propre vie en jeu. Sur les thèmes souvent traités et toujours actuels de la violence et de l’homophobie, Anne-Constance Vigier (Ce frère-là, NB avril 2010) met en scène avec finesse des personnages qui sonnent vrai. Le texte, dans une langue très classique et très maîtrisée, mêle le récit impersonnel à de douloureux souvenirs d’enfance évoqués à la première personne. Beaucoup d’ellipses dans un récit où celui qui se raconte ne peut tout dire. Belle réussite de l’auteur qui dévoile et qui cache.
Héritage
VIGIER Anne-Constance