Hérodote le hérisson

Hérodote, le petit hérisson, flâne dans la forêt : une abeille se libère in extremis d’une toile d’araignée, il l’observe, fasciné. En parlant à un arbre, Ours invoque le Grand Esprit des Ours, Hérodote l’écoute, interloqué. Renard, puis Belette, puis Mouton, et même la Huppe et Corbeau, ne sont pas en reste. Il les écoute, eux aussi, il s’interroge, se tourne vers le Vénérable, un très vieux hérisson qui, dans sa grande sagesse… le laisse à sa perplexité métaphysique. Faute de prêt à penser, on réfléchit ! Tant de divinités tutélaires ont de quoi étonner. Le jeune philosophe découvre les croyances des uns, les querelles des autres, leurs affirmations catégoriques, il apprend la tolérance. Et quant à lui ? Au terme de ce voyage initiatique, l’album se referme métaphoriquement sur une réalité : la journée est finie, le coucher du soleil attend tout le monde. Cela du moins est certain. Le texte, limpide, est assorti de monotypes en doubles pages : les couleurs de la forêt, dans des tons assourdis de mauve, vert et brun, y gagnent en nuances, le dessin des personnages, en force, dans une mise en scène expressive de conte animalier. (C.B.)