En 1945, deux familles de l’aristocratie allemande ayant soutenu Hitler confient leurs enfants de dix ans, Siegfried et Sieglinde, à un carrosse doré tiré par un cheval noir. Élevés dans le culte de leurs ancêtres et des légendes médiévales, riches grâce à un compte suisse, à vingt ans, Siegfried et Sieglinde, mariés, s’enferment dans un château, occupés uniquement d’eux-mêmes et de musique. Ils haïssent la naissance de leur fille, Erda, n’acceptant l’enfant qu’en raison de ses dons remarquables de pianiste. Élevée loin du monde, Erda, devenue orpheline, tombera successivement sous la coupe de deux hommes monstrueux avant de se libérer par son art.
Utilisant une parfaite connaissance des mythes germaniques, de leur régénération par Wagner et de leur utilisation par le nazisme, l’auteur, historien, livre un conte fantastique qui se situe dans la lignée du romantisme allemand d’Arnim et Brentano. L’ouvrage pourra agacer les tenants de rationalité, de classicisme, mais enchantera ceux qui acceptent de se laisser emporter dans un monde quelque peu irréel au fil d’un récit parfaitement maîtrisé et écrit avec le souffle et le raffinement qui conviennent.