Stagiaire dévolu aux photocopies, Miroku compense l’ingratitude de ce travail par l’écriture d’un livre sur l’itinéraire psychologique d’un assassin. Mais son conformisme moral est raillé par Monsieur Sudô, un cadre de l’entreprise, bel homme coureur de jupons, affranchi et pervers, qui prend de plus en plus d’emprise sur l’esprit tourmenté du garçon, innocent et idéaliste. Seule, « grande soeur » Yoshino est un repère réconfortant dans ce monde que Miroku découvre corrompu et met en cause.
C’est à la dernière page que le récit s’avère être tout entier un flash-back antérieur aux tomes précédents (Exécution et Paranoïa ,NB octobre 2010) qui ont vu Miroku devenir assassin. Mise en page animée sans excès, trait fin, soigné et élégant, content avec clarté cette transposition de Crimes et châtiments de Dostoïevski, publié en 1866 – d’où le titre de la série. Il existe une hiérarchie chez les êtres humains entre les forts et les faibles, ce qui explique l’intitulé de l’épisode. « Affirme tes désirs », même si cela doit te conduire au crime, tel est le message qui trouble tant le jeune écrivain en herbe, version moderne de Raskolnikov. Une noire réussite.