Après Du jeu ancien au show sportif : la naissance d’un mythe (N.B. août-sept. 2002), voici une histoire de la beauté. Des documents écrits et l’observation de tableaux et de portraits permettent à l’historien de constater au fil du temps l’évolution des critères de la beauté. Le XVIe siècle privilégiait les parties hautes du corps, faisant de la « beauté féminine » une beauté soumise. L’opposition entre la « femme villageoise » et la « femme grêle » aux contours amincis, traduisait la distance sociale. Le recours à l’usage du fard se répandant fait gagner de la profondeur et de l’intensité au physique du XVIIe siècle classique qui, malgré des mots sévères contre les « beautés fardées », accentue au XVIIIe siècle la perception des sens. La silhouette devient plus libre et s’affirme dans l’apparition du « dandy » romantique au XIXe,pendant que le marché des soins de beauté s’épanouit. Il va se démocratisant pour arriver au mythe de la star moderne, devenue modèle et objet de consommation. L’ouvrage bien construit, érudit, riche en multiples détails, est intéressant, mais le recours obligé aux nombreuses notes qui soutiennent la démonstration en complique la lecture.
Histoire de la beauté : le corps et l’art d’embellir de la Renaissance à nos jours.
VIGARELLO Georges