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La moitié de ce livre est consacré à l’Empire ottoman de 1210 à 1919, l’autre à la Turquie moderne depuis cette date. Venus des monts Altaï en Anatolie, les Turcs s’imposent au Moyen-Orient et au Maghreb, Maroc excepté, aux Balkans, à l’Ukraine et à la Pologne, aux confins de la Russie, menaçant Vienne à deux reprises. Cette puissance multiséculaire s’écroule en 1918, puis renaît sous la poigne de fer de Mustapha Kemal Atatürk. Après avoir battu Grecs et Arméniens, ce dernier instaure une République autoritaire et laïque qu’il développera contre vents et marées jusqu’à sa mort en 1938. La Turquie oscillera, ensuite, entre cet héritage kémaliste et un retour à l’islam. Favorable à ce dernier, l’actuel gouvernement Erdogan lorgne, néanmoins, vers l’Union européenne.
Sexagénaire, né au Liban, l’auteur décortique avec talent dix siècles d’une histoire complexe et met en exergue l’oeuvre monumentale d’Atatürk, géniteur de la Turquie moderne. Cet excellent travail d’historien éclaire l’attraction-répulsion ambiguë entre la Turquie et l’Union européenne.