Histoire de la violence

LOUIS Édouard

Un soir de Noël, Édouard rencontre un homme dans la rue. Immédiatement séduit, il accepte de le faire monter chez lui. Après une nuit très intime, il s’aperçoit que des objets ont disparu et qu’ils sont dans la poche du jeune Kabyle. Édouard, avec intelligence et compassion, fait en sorte que Reda s’en sorte la tête haute, mais ce dernier répond par une violence extrême, tente de l’étrangler et le viole. Si l’hôpital et la police sont la suite inéluctable, la victime refusera tout d’abord de porter plainte. Cette histoire, vraie, est arrivée après la parution du premier livre d’Édouard Louis, En finir avec Eddy Bellegueule (NB avril 2014). Avec moins de complaisance, elle est racontée tour à tour par l’auteur-protagoniste et par sa soeur qui explique les faits à son mari routier. Ce récit dans le récit, entrecoupé des commentaires du romancier, structure avec une grande habileté la construction narrative. La justesse de ces deux voix, le ton parlé de Clara et l’analyse comportementale non dénuée d’autocritique d’Édouard, la véracité des situations, les réflexions sur la violence, la répression, le racisme, la peur, en font un roman aussi puissant que maîtrisé. (D.D. et A.-M.D.)