Un journaliste d’investigation de New Delhi apprend par la télévision qu’il devrait être mort, ou plus exactement que cinq tueurs chargés de l’éliminer viennent d’être arrêtés. Il bénéficie aussitôt d’une protection policière exceptionnelle. Mais qui voulait sa peau ? Sa maîtresse, hyper-sensuelle et ultra-politisée, s’intéresse alors aux hommes sous les verrous. Et c’est ainsi que naît l’histoire des assassins. En fait des gamins, victimes dès leur naissance de violences, de conflits, d’enjeux et d’influences difficilement imaginables…
Contrairement à son premier roman (Loin de Chandigarh, NB décembre 2005) plein d’amour et de désir, Tarun J Tejpal propose ici un visage de l’Inde bien différent, noir, féroce. La corruption et la mort qui accompagnent la soif de puissance et d’argent se déchaînent. Mais le narrateur ne perd jamais son calme ni son humour. La puissance évocatrice est forte. Les actes de barbarie subis ou infligés, décrits dans leur minutieuse horreur, créent un climat parfois insupportable. Les grands problèmes de l’Inde moderne sont là, démesurés, décourageants. On est horrifié mais aussi captivé par ce roman noir, parfaitement écrit.