Histoire d’un bonheur

Anita est une bourgeoise parfaite… plus soucieuse des apparences que de sa vie : tout est trop beau pour être vrai. Bien qu’elle soit mariée et mère de deux grands enfants, son petit chien est sa seule compagnie. L’homosexualité de son fils, conjuguée à l’arrêt des médicaments la replongent dans ses affres de bipolaire. Remplaçant une amie à un cours de soutien scolaire, elle fait la connaissance de Noureddine, un jeune beur en échec. Le choc des cultures est violent. Mais une méprise va créer un lien entre ces deux solitudes, dont vont se rapprocher Nathalie, une voisine abandonnée par son mari, et Simon, désespéré par sa gueule cassée. Geneviève Damas se met tour à tour dans la peau de chacun de ces personnages. Pour ce genre de procédé, la justesse de ton est primordiale. Si l’auteur sait prendre à la perfection l’humeur bourgeoise, d’une plume aussi subtile que satirique, il n’en va pas de même pour les personnages de Noureddine qui verse complaisamment dans le caricatural ou de Nathalie qui frôle l’exercice de style. Si bien que l’on se focalise davantage sur l’écriture que sur cette histoire attachante où le hasard fait un peu trop bien les choses.