Histoire humaine et inhumaine

PRESSBURGER Giorgio

AprĂšs un long prĂ©ambule gĂ©nĂ©alogique, commence un Ă©trange voyage intĂ©rieur. Entrepris dans un prĂ©cĂ©dent volume il se prolonge ici par deux romans, concluant un cycle de rĂ©miniscences douloureuses et angoissĂ©es dont le narrateur, mĂ©taphore du Juif europĂ©en, dĂ©cide cette fois de s’« absoudre ». Avec pour guide Simone Weil, la philosophe, « conscience rigoureuse du premier XXe siĂšcle », son pĂšre pour l’époque contemporaine et les Freud (Sigmund et Anna) pour mentors intermittents, ses pas imaginaires le mĂšnent naturellement vers ces « perdants victorieux », ces morts, penseurs et crĂ©ateurs incompris ou opprimĂ©s, qui ont rendu au monde sa dignitĂ©, le ChĂ©, Lumumba, Jan Palach, Marie Curie, Christian Boltansky, Ingeborg Bachmann, et mĂȘme son propre frĂšre jumeau
 Au rebours de toutes les techniques narratives, dĂ©libĂ©rĂ©ment personnel et dĂ©concertant, ce texte est tout entier Ă  prendre ou Ă  laisser. Qu’on le trouve innovant ou abscond, il se laisse difficilement dĂ©chiffrer. Avec ses mots, leur sens, ses phrases puissantes ou absurdes, et leur musique haletante, l’auteur (La langue perdue, NB dĂ©cembre 2008), Ă©crivain authentique, tente lĂ  une provocation littĂ©raire limite qui, si elle n’exaspĂšre pas, peut susciter, Ă  petite dose, une rĂ©elle curiositĂ©.