Histoires en creux

Treize nouvelles composent ce recueil. Elles représentent le palmarès 2012 du prix du Jeune Écrivain, qui couronne chaque année des oeuvres de fiction en langue française proposées par des auteurs âgés de quinze à vingt-sept ans. Dans cet ensemble de textes assez comparables en qualité, mais non en clarté, une tendance domine : la formulation par tous d’une angoisse diffuse, plutôt que d’une révolte, et l’usage très classique du français. Sous les images et les fantasmes, les personnages – des vieux, de très jeunes enfants, des adolescents isolés ou des marginaux – luttent pour exister. L’étouffement, voire l’impuissance, affleure de façon plus ou moins insidieuse selon les scénarios adoptés. La violence frontale est absente. La guerre et les crises ne sont jamais directement évoquées, mais plutôt la faiblesse sous beaucoup de ses formes : sociale, psychologique, économique. L’écriture reste sage, à l’instar de cette génération confrontée à des bouleversements qui la dépassent et qu’elle observe avec perplexité, faute de les dominer.