Iowa, 1936. Lois naît dans une Amérique post-dépression, se marie jeune, donne naissance à Betsy en 1961, en Louisiane. Son goût pour la musique, son talent de soprano l’entraînent bientôt à faire des séjours prolongés à New York où la cantatrice est appréciée. Dès 1967, elle y emmène l’enfant, brutalement séparée d’un père attentionné. La fillette s’adapte tant bien que mal puis, au fil des années, étudie sans conviction, accumule des aventures hasardeuses, tâtonne, tandis que sa mère réussit brillamment. Souffrances, incompréhensions, réconciliations jalonnent leur existence commune puis séparée. La présentation qu’utilise Elizabeth Crane (Une famille heureuse, NB juillet-aout 2013) est déroutante : réalité et fiction se combinent, les événements alternent dans un ordre non chronologique, commentés ou contredits à tour de rôle par les deux narratrices, mère et fille. Le ton est à la fois sincère, ironique et mordant. Puis il évolue progressivement vers davantage de bienveillance mutuelle. Malgré la technique narrative inattendue, la relation mère-fille est éclairée d’un jour nouveau, tantôt poignante et difficile, tantôt émouvante. L’humour est léger, empreint de tendresse. Beaucoup de détails psychologiques sont pleins de finesse, l’imagination est débordante, les différentes époques et mentalités bien dépeintes. Un ouvrage vraiment original. (S.La. et M.M.)
Histoires vraies de nos vies formidables
CRANE Elizabeth