Son éditeur compare Indridason à Simenon, pourquoi pas ? L’inspecteur islandais Erlandur, que l’on retrouve avec plaisir, possède toutes les qualités de Maigret : l’empathie, la perspicacité devant l’âme humaine, le flair. Bien plus que celle de la jeune victime, un innocent enfant de dix ans, ou que celle des meurtriers eux-mêmes, la peinture du milieu et de l’ambiance, dans lesquels a eu lieu le meurtre, sont importants. Cette fois-ci c’est au racisme et aux préjugés qu’il engendre que s’attaque Arnaldur Indridason, mettant en cause l’intolérance de ses compatriotes envers les immigrés thaïlandais, qui empoisonne la vie des immeubles et des écoles. Menant deux enquêtes en parallèle qui le conduiront à la découverte d’une désolante et dérisoire vérité, cet inspecteur très humain nous émeut autant par sa ténacité et ses doutes de policier que par ses difficultés de père en butte à deux enfants déboussolés issus d’un mariage malheureux. Bien dans la veine des précédents romans (L’homme du lac, NB mai 2008), un policier d’atmosphère, attachant.
C.Bi. et M-N.P.