Ce jour de février au pied de la tour HLM, le vent cingle les mollets. Kévin, 14 ans, ne sait où aller, les bancs de la galerie marchande sont squattés par les gros durs du lycée, son copain Damien est parti en vacances. Discrètement, pour se réchauffer, il entre dans la bibliothèque. Il ignore que c’est le repaire préféré de Laurie, la surdouée de la classe, et celui d’une « super-mamie » à la canne agressive qui lui fera découvrir J.D. Salinger.
Le titre du roman vient de la rencontre de l’adolescent avec le héros du roman L’attrape coeurs. Le thème du bonheur de la lecture pourrait paraître banal sans le talent de l’auteur. Sur un ton détaché, avec un recul d’observateur, de l’humour caustique et le sens de la dérision, Kévin raconte ce quartier dont il ne sort jamais, sa vie de famille pas facile (entre médiocrité et vulgarité), l’amitié. L’opposition, volontairement excessive, de longues phrases au vocabulaire riche et de tournures populaires, courtes, rythment l’écriture. Une caricature à la fois tendre, triste, acide et souvent drôle de la banlieue.