Home sweet Home

ZENITER Alice, PHILIAS Antoine

2008, après la crise des subprimes. À Cleveland, un groupe d’enfants d’un quartier défavorisé se réfugie dans l’ancien lycée, fermé depuis un an, sous la houlette d’Anna, 17 ans. Elijah, jeune « bourgeois » dont le père banquier vient d’être licencié, débarque un jour. Après une période d’observation, il est accepté et apporte sa contribution aux tentatives d’élaboration d’une société alternative. Des sentiments naissent entre Anna et lui. Alors que le groupe fait une sortie exceptionnelle la veille de Noël, des nouveaux venus, plus âgés, plus organisés, en profitent pour s’installer. La cohabitation devient plus compliquée.  Ce roman écrit à quatre mains alterne les voix d’Anna et d’Elijah, qui se racontent leur expérience a posteriori, alors qu’elle a mal tourné, mois par mois. Leurs origines sociales différentes se sentent peu dans leur façon de s’exprimer : ton et vocabulaires sont assez uniformes et on oublie facilement qui parle. Le récit de cette parenthèse utopique au milieu de la crise, dont le côté fragile et bancal est souligné, est sensible, mais manque de piquant, de dynamisme ; il y a peu d’action, peu de tension dramatique, beaucoup de gens raisonnables, l’histoire d’amour entre les deux héros est attendue, et la dénonciation de la crise, des inégalités et du racisme reste convenue. Il faut attendre la fin pour ressentir de l’émotion.  (M.D. et J.J.)