Tonique, drôle, aux antipodes de la langue de bois, le témoignage de ce professeur de lettres classiques, arrivé malgré lui dans un lycée « difficile » de Seine-et-Marne, remontera le moral de ses collègues littéraires – des autres aussi. Très peu soutenu par l’administration, voire contrecarré ouvertement ou sournoisement, il ne perd jamais la foi dans sa discipline ni dans ses élèves. Il réussit la gageure de recruter des hellénistes à l’entrée en seconde et de les amener au bac. « Le grec, ce truc de pédés… » lui avait d’ailleurs dit un principal-adjoint au début de sa carrière… Puis il remue ciel et terre pour monter Le songe d’une nuit d’été. L’énergie dépensée dans les répétitions nous vaut quelques passages hilarants – et tellement réalistes ! Le succès est à l’arrivée. D’autres pièces voient le jour et d’autres projets viennent soutenir les lycéens. L’homme est parfois difficile à saisir, mais sa conviction et son humour séduisent. On se réjouit qu’il triomphe des obstacles, sans jamais capituler devant ses supérieurs. La journaliste du Monde, Marion Van Renterghem, qui a suivi son action et interviewé des élèves, apporte, sur un ton plus neutre, un éclairage complémentaire.
Homère et Shakespeare en banlieue
HUMIÈRES Augustin d'